Comment j’ai survécu à un week-end sans chargeur? (un témoignage bouleversant)
Publié à 21h14

Un témoignage bouleversant (mais pas trop):
Dans la vie, il y a des épreuves qui forgent le caractère: les ruptures, les examens, et… les week-ends à la campagne sans chargeur. Ce récit est celui d’un homme (moi), d’un téléphone (paix à sa batterie), et d’un combat contre la nature, les jeux de société et l’absence de Wi-Fi, très loin à Cirhogole, en groupement de Mudaka, territoire de Kabare, à plus de cinq kilomètres de chez-moi, il n'ya pas très longtemps, c'est en février dernier (2025).
C'était vendredi, 18h02: j’arrive chez des potes dans le village de Cirhogole, sous-village de Ndundazi, groupement de Mudaka, pour m'y réfugier un tout petit peu, suite à la situation sécuritaire fragile qui prévalait dans mon village, Miti centre (février 2025). Mais, c'était aussi pour un week-end bucolique. Feu de bois, chants d’oiseaux… et aucune prise électrique visible. Mon téléphone affiche 27%. Tout va bien. Je suis jeune, inconscient et optimiste.
Vendredi, 22h17 : plus de réseau. Je parle à mon téléphone. Il me fait la gueule. Heeeeh! Ça me fait mal au cœur! Mais, à qui je vais expliquer la situation?
Samedi, 08h40 : batterie à 5%. J’entre en mode survie. Je baisse la luminosité, coupe les applis, je pense à m’auto-éteindre pour économiser l’énergie.
Samedi, 14h00 : blackout. Mon téléphone me quitte. Mes amis, eux, rient. L’un d’eux lit un livre avec des pages. Je me sens seul. Je commence à entendre des barres de réseau dans le vent.
Dimanche: révélation. Le silence. Les moustiques. Le retour au papier, au vrai contact humain, aux pommes qu’on mange sans photo. J’écris un poème avec un stylo. Je perds un bout de moi.
Lundi : retour à Miti centre. Je branche mon téléphone. Il revient à la vie. Moi aussi. Mais au fond… j’ai changé. Un peu. (Pas trop non plus, j’ai mis ma story direct.)
Leçon morale: Toujours vérifier son sac avant de partir. Si vraiment j'apportais mon powerbank, je n'aurais pas de pareilles difficultés. Et si quelqu’un vous dit "déconnecte un peu", fuyez! C’est un piège. Sauf si vous aimez lire des livres. Avec des pages. Et des moustiques. SOYONS PRUDENTS DANS LA VIE !
✍️ Par Pascal Marhegane Ki-Moon, journaliste, blogueur et humoriste.
Il s'agit d'un témoignage réel et bouleversant, de moi-même.
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