Journée nationale de l’enseignement: entre hommage et réalité amère
Publié à 8h49
Par: PMK.

Ce 30 avril, la République Démocratique du Congo célèbre la Journée nationale de l’enseignement. Officiellement, c’est un moment de reconnaissance envers ceux qu'on surnomme souvent les "bâtisseurs de la nation".
Mais sur le terrain, le sentiment est tout autre.
Marc Kulimushi, enseignant à l’Institut de Bagira, dans la ville de Bukavu, lors d'un entretien avec nous ce mercredi 30 avril 2025, dresse un constat amer:
« On ne peut pas parler d'une fête pendant que l’enseignant n’a pas accédé à son salaire, pendant qu’il touche un salaire de famine. Nous demeurons les plus discriminés malgré les loyaux services que nous rendons à la nation. »
Pour lui, cette journée a perdu sa substance et devrait être l’occasion d’une profonde réforme: "révision du statut des enseignants, et surtout la revalorisation salariale."
Il appelle à une prise de conscience politique à tous les niveaux, du Parlement à la Présidence.

Dans le territoire de Kabare, les enseignants partagent le même avis, dénonçant eux aussi la précarité de leur métier et les nombreux défis qu’ils affrontent au quotidien:
« En cette Journée nationale de l’enseignement, nous ne pouvons pas faire semblant: les conditions de travail des enseignants restent précaires. Les salaires sont dérisoires, les écoles manquent cruellement de matériel didactique, et cette année, une inquiétude encore plus grande s’ajoute: l’insécurité qui ne cesse de croître dans l’Est du pays. Comment espérer une éducation de qualité dans un tel contexte ? » a déclaré un enseignant à l'Institut Kabale en groupement de Bugorhe.
L’éducation est le socle d’une société durable et équitable. En continuant d’ignorer les revendications des enseignants, la RDC compromet l’avenir même de ses enfants. Il est temps que la reconnaissance cesse d’être symbolique pour devenir concrète.
✍️ Pascal Marhegane Ki-Moon (PMK)
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