Kagabi: un troisième cas de justice populaire en moins d’un mois après une attaque nocturne déjouée

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2025, une nouvelle scène de justice populaire a secoué le groupement de Kagabi, en territoire de Kabare. Il s'agit du troisième cas en moins d’un mois, faisant craindre une escalade de violences citoyennes.
Selon la société civile de la place qui nous livre l'information, c'est aux environs de 21 heures que les habitants des villages de Cidjo et Kagabi centre ont été alertés d'une tentative d’attaque contre le couvent des sœurs de Canya. Grâce aux instruments sonores traditionnels tels que mishekera, vuvuzelas, sifflets et bidons, une mobilisation rapide et massive a permis de repousser les assaillants.
Mais l’événement le plus marquant est survenu quelques heures plus tard. Vers 3h30 du matin, des chasseurs de Kakongola, alertés par les mouvements suspects autour du domicile de l’ancien résident Mushubusa Baba le Compte, ont découvert un groupe de huit individus. En tentant de fuir, un des présumés malfaiteurs a été rattrapé par les chiens des chasseurs. Il s'agissait de Samuel Cirhuza, originaire de Mulengeza 2 à Panzi, né en 2003. Malheureusement, ce dernier a été lynché par la population en colère, mettant ainsi fin à ses jours.
« Tout en saluant la vigilance et la solidarité des habitants de Cidjo, Kagabi Centre et Kinjuba, nous tenons à rappeler que la justice populaire est formellement interdite par la loi. Même en l’absence d’agents de sécurité dans notre entité, nous devons faire preuve de retenue et collaborer pour des solutions pacifiques et légales.», a déclaré Moïse Biringanine, President du Cadre de Concertation de la Société Civile du groupement de Kagabi.
Face à l’insécurité persistante et à l’absence d’une présence policière effective dans le groupement de Kagabi, la population se retrouve livrée à elle-même. Si la mobilisation communautaire prouve l’unité des villages, la montée des actes de justice populaire interpelle sur l’urgence de rétablir l’État de droit pour éviter que la peur ne se transforme en vengeance incontrôlée.
- La rédaction
Commentaires