Sud-Kivu : La jeunesse s'engage à prévenir et à gérer de manière efficace les conflits communautaires

Publié par : JEUNESSE ET DÉVELOPPEMENT 

Chaque lundi, de 12h30 à 13h15, l’émission "Parole à la jeunesse", diffusée sur Mama Radio (96.6 MHz), donne la parole aux jeunes du Sud-Kivu pour s’exprimer sur les réalités de leur vie, leurs luttes et leurs ambitions. Cette initiative du Conseil Provincial de la Jeunesse (CPJ) du Sud-Kivu constitue un véritable espace de dialogue, de réflexion et d'engagement citoyen :

Ce lundi 16 juin, l’émission s’est focalisée sur un thème d’une grande actualité : « La jeunesse et la gestion des conflits dans la communauté pendant cette période de crise sécuritaire au Sud-Kivu ». 

Dans un contexte marqué par des tensions récurrentes et une insécurité grandissante, cette discussion visait à analyser le rôle crucial de la jeunesse dans la prévention, la gestion et la transformation des conflits communautaires.

Les participants ont identifié un certain nombre de causes profondes des conflits, telles que l’ethnicisme, les rivalités foncières, la manipulation politique, la pauvreté, ou encore le chômage des jeunes, la marginalisation, manque d'éducation et/ou  instruction, la consommation de drogues et boissons fortement alcoolisées et la prolifération des églises dont les pasteurs ne disposent d'aucune formation.

Ces conflits, ont-ils souligné, entraînent des conséquences graves : déplacements forcés, perte de vies humaines, désintégration du tissu social,  effritement de la confiance communautaire, le manque de cohésion sociale, la frustration, la haine et jalousie, les pertes en vies humaines et biens matériels, etc.

Face à ce constat, les intervenants ont mis en avant des mécanismes locaux de résolution des conflits, portés par la jeunesse elle-même. Il s’agit entre autres de la médiation communautaire, des clubs de paix scolaires et communautaires, de la sensibilisation sur la cohésion sociale, ou encore du dialogue intergénérationnel.

Le débat, riche et structuré, a bénéficié de la contribution de plusieurs invités de marque :

Mme Justine Mwamini, Présidente du Club de paix de Kabare Centre et Coordinatrice de l’association FROPDI, a souligné le rôle des femmes et des jeunes filles dans la médiation communautaire, insistant sur la nécessité de former la jeunesse à la culture de la paix dès le bas âge.

M. Jean Claude Waba, Secrétaire exécutif du Barza Intercommunautaire du Sud-Kivu, a insisté sur l’importance de l’ancrage traditionnel dans la résolution des conflits, en valorisant les sages coutumiers tout en intégrant les jeunes dans ces processus.

Me Marc Kulimushi, jeune leader et défenseur des droits humains, a quant à lui plaidé pour une éducation citoyenne renforcée et une implication des jeunes dans les prises de décisions locales.

M. Josué Aganze, chargé de mobilisation de l’association UJAC EST-RDC et gardien du temple, a mis en avant des actions concrètes de terrain portées par les jeunes dans les zones en conflit, notamment à travers l’animation des espaces de dialogue communautaire.

Plusieurs recommandations ont émergé au terme des échanges, notamment :

Renforcer les capacités des jeunes en matière de gestion pacifique des conflits.

Créer des cadres d’écoute et d’expression dans les entités locales.

Valoriser les initiatives de paix portées par la jeunesse.

Associer les jeunes à toutes les démarches de cohésion sociale et de développement communautaire.

L’émission a été présentée comme d'habitude par  Murhula Mitima Charles Saladin, Chargé de Communication, Médias et Promotion des jeunes au sein du CPJ Sud-Kivu, avec une mise en onde assurée par Koko Mulamba.

Dans une province où les tensions communautaires continuent de fragiliser la paix, la jeunesse du Sud-Kivu montre, à travers des plateformes, des initiatives comme "Parole à la Jeunesse", qu’elle peut être un acteur clé du changement, non plus victime, mais artisan de la paix. 

Le débat de ce lundi a confirmé une chose : la gestion des conflits ne peut se faire sans les jeunes, ces bâtisseurs silencieux d’un avenir meilleur pour leurs communautés.

✍️ Jeunesse et développement