Institut Bushumba/Kafubi : Proclamation des résultats 2024-2025, une année difficile mais des réussites encourageantes
Publié par JEUNESSE ET DÉVELOPPEMENT

L’Institut Bushumba/Kafubi, situé en groupement de Bushumba, territoire de Kabare, vient de clôturer l'année scolaire 2024-2025 par la traditionnelle proclamation des résultats. Malgré une année marquée par des défis sécuritaires et économiques, plusieurs élèves ont su se distinguer, confirmant la détermination de cette jeunesse à poursuivre son éducation, envers et contre tout.
Lors de cette journée, le Préfet des études, Monsieur Ntadumba Rushingwa Deogratias, a dressé le bilan de l’année devant les enseignants, les parents et les élèves.
Sur les 300 élèves inscrits en début d’année, seulement 236 ont suivi régulièrement les cours et participé aux évaluations finales. Parmi eux, 214 ont été déclarés réussis, tandis que 22 n’ont pas satisfait aux exigences scolaires.
Malheureusement, 64 élèves ont abandonné en cours d’année. Selon notre source, les raisons de ces abandons sont bien connues dans la région : l’insécurité grandissante, poussant des familles à fuir, particulièrement celles des militaires déplacés ; la tentation des carrières minières à Luhihi, où de nombreux jeunes préfèrent aller chercher un revenu rapide plutôt que poursuivre leur scolarité ; et enfin la crise économique qui, chaque jour un peu plus, prive certaines familles de la capacité à assumer les frais scolaires.
Malgré ce contexte difficile, l’établissement a tenu à honorer les meilleurs élèves de l’année. Chez les garçons, Sadiki Bagabo, élève de 3ᵉ Humanités Littéraires (3è HL), s’est distingué avec une remarquable moyenne de 83,5 %. Côté filles, Ayagirwe Mashauri, inscrite en 7 EB/C, a obtenu la meilleure moyenne féminine avec 73,3 %. À l’autre bout du classement, le dernier élève a obtenu une moyenne de 37,32 %, en classe de 7ᵉ EB.
Lors de son intervention, le Préfet des études a félicité les élèves qui ont persévéré malgré les conditions difficiles. Il a souligné que l’école reste un espace de résistance face à l’abandon et à la dégradation des valeurs sociales. « Nous traversons une période complexe. L’insécurité, la pauvreté, les migrations vers les carrières minières affectent nos enfants. Mais les bons résultats enregistrés par certains élèves prouvent qu’il est possible de réussir, même dans un tel contexte », a-t-il déclaré.
Cette journée a également été marquée par la présence d’une partie des parents d’élèves. Sur les 129 attendus, 83 étaient présents, signe d’un attachement encore fort de certaines familles à l’importance de l’éducation.
Pour sa part, Patrick Bulonza Ngohere, enseignant et auteur du rapport final, a livré une analyse sans détour de la situation :
« Nos élèves vivent dans une réalité où la guerre, la misère et les illusions des mines rivalisent avec l’école. Pourtant, certains continuent d’y croire, de travailler, d’espérer. C’est à nous, éducateurs, parents, autorités, de protéger ces efforts, de les encourager et de rappeler que l’éducation est la seule issue durable pour nos enfants et pour l’avenir de notre communauté.»
À l’Institut Bushumba, la fin de l’année scolaire laisse un goût amer de décrochages et d’exodes, mais elle laisse aussi briller l’espoir à travers ces jeunes qui, malgré tout, choisissent le chemin de l’école.
✍️ JEUNESSE ET DÉVELOPPEMENT
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